Pourquoi l'aller-retour à Compostelle?

Publié le par Robert Zitoun

La vraie question serait : "Pourquoi seulement l'aller ?" ou la question corollaire : "Peut-on ne pas "faire" le retour ?".

A moins d'être un peu fou, nous devons rentrer chez nous. La majorité des pèlerins venus en train, auto, avion, etc. reviennent par le même mode de transport ; alors, pourquoi n'en serait-il pas de même pour les pèlerins venus à pied ? Les pèlerins antiques n'avaient pas le choix ; ils partaient avec l'espoir de revenir chez eux. L'aller-retour par des moyens "doux" était de mise.

Mon propre choix d'aller et revenir à pied (au moins pour mon premier périple) a en fait été motivé par la lecture de récits de pèlerinage. On sent bien vers la fin de ces récits monter l'enthousiasme des pèlerins à l'approche de Santiago et on ressent bien l'apothéose (l'orgasme ?) de l'arrivée. Puis vient le moment du retour qui laisse présager un grand vide : on quitte les amis rencontrés au gré des jours, on rentre chez soi à la vitesse de l'éclair pour retrouver un quotidien qui n'est plus le nôtre, on frise la déprime ! C'est bien ce que j'ai constaté chez l'ami Jean-Pierre D. à son retour de pèlerinage.

Certains, conscients de ce danger, optent pour la magnifique solution de marcher encore 3 jours jusqu'à Fistera, fausse extrémité du Continent où Saint Jacques n'a pas laissé de trace. Mieux, on peut aussi passer auparavant pars Padron, puis finir à Muxia, deux lieux marqués par l'apôtre.

Il n'en demeure pas moins que le retour est un "must". Pour moi, il fut cependant pour moi mentalement difficile car, si Santiago attire à l'aller, son chez-soi attire encore plus violemment du fait qu'on a déjà 2-3 mois de marche et que la vitesse est limitée ! Sans compter sur le fait que le retour est, pour ainsi dire, non balisé et que, tard dans la saison, les hébergements ouverts se font plus rares. Mais, si l'on veut alors abandonner en cours de retour, cela se fera naturellement, comme un fruit qui se détache de la brancje lorsqu'il est mûr.

Mais je le répète : le retour (au moins partiel) est un must.

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